Maisons neuves : conseils de conception pour éviter les nuisibles
Bien souvent, il arrive que l’on rencontre des espèces nuisibles ou indésirables dans notre habitation. Quand il s’agit d’une vieille maison, on se doute que ces animaux trouvent des espaces où se cacher assez facilement. Par contre, on sait moins que les maisons neuves sont souvent conçues de manière à abriter bon nombre d’espèces.
Au fil du temps, on a oublié certaines règles de construction, et les matériaux modernes plaisent beaucoup à ces nuisibles.
Voyons en détail quels nuisibles sont fréquemment observés dans les maisons de lotisseurs et quels conseils sont les bons pour vous protéger de leurs nuisances.
Les guêpes : maisons neuves
Plusieurs variétés de guêpes sont présentes sous nos latitudes, mais les plus fréquentes sont la guêpe poliste, la guêpe germanique et la guêpe maçonne. Ce sont celles que l’on retrouve souvent dans les maisons neuves.
La guêpe des toitures
Ce sont les guêpes polistes (Polistes dominula).
Elles affectionnent les endroits chauds pour faire leurs nids .Elles construisent souvent leur essaim sous les tuiles. Les tuiles de bordures ainsi que les tuiles faîtières leur conviennent particulièrement.
Elles aiment la chaleur. Pas étonnant alors de les retrouver sous les solins en zinc des cheminées, les noues et les descentes en zinc des ruptures de pentes. Ces zones chauffent énormément en plein soleil dès le printemps et durant tout l’été.
Quand il fait trop chaud, elles ont pour habitude de récupérer des gouttes d’eau dans les points d’eau environnants. Lors des baignades estivales, on voit souvent des guêpes à proximité des piscines. Elles viennent y boire mais surtout collecter de l’eau pour la déposer ensuite près de leur ponte. C’est en battant des ailes qu’elles feront baisser la température, sur le même modèle que la climatisation.
Il leur arrive également de rentrer à l’intérieur des maisons climatisées en plein après-midi quand il fait trop chaud pour elles à l’extérieur. Elles arrivent à traverser les plafonds par les trous destinés aux gaines électriques. Elles peuvent descendre dans le conduit de cheminée ou par les aérations. Elles se regroupent également en nombre sur les parties ombragées, sous les avancées des toitures et dans les encadrements de fenêtres. Pour éviter qu’elles n’y viennent, il sera parfois utile d’utiliser des produits insecticides du type « barrière à insectes » qu’il faudra appliquer à ces endroits une fois par mois environ l’été. Les rayons ultra-violets détériorent les insecticides à l’extérieur, et notamment les agents actifs biocides que sont la perméthrine et la tétraméthrine. Il est donc primordial de compenser la perte de rémanence par un usage répété sur la durée.
En début d’été, il est courant de découvrir des nids dans les pieds ou dans les structures en plastique ou en métal des mobiliers de jardin, dans les étendoirs à linge des jardins, et même dans les boites aux lettres.
Un traitement anti-guêpes réalisé par un professionnel pourra limiter l’invasion, et vous pourrez profiter des extérieurs sereinement durant tout l’été.
La guêpe de terre
C’est la guêpe germanique (Vespula germanica) qui fait généralement un seul gros nid à un endroit précis.
Un trou dans la terre sera parfait pour que la reine puisse commencer à y pondre et assure sa descendance. Les terres récemment terrassées sont idéales, car les mottes ne sont pas encore colmatées. La terre de surface, si elle n’est pas encore préparée et ensemencée, présente de nombreuses cavités, qui plairont à ces insectes fouisseurs.
Dans les maisons neuves, ces guêpes qui n’aiment pas les écarts de températures, fabriquent leur nid dans les isolants des murs et des toitures. Les nouveaux matériaux comme les fibres de bois ou la ouate de cellulose leur conviennent particulièrement. En effet, le nid est fabriqué à partir de cellulose de bois mâché. Dans les maisons neuves, elles ont donc le matériau à disposition et en quantité infinie pour fabriquer leur nid.
L’agressivité de ces insectes est connue, et leur venin est très dangereux pour les personnes allergiques. Faites également appel à un professionnel de la désinsectisation pour vous en débarrasser.
La guêpe maçonne
C’est une guêpe plus grosse mais presque inoffensive. Elle possède un corps en deux parties distinctes, le thorax et l’abdomen étant séparés par un fil. C’est de ce physique particulier que provient l’expression « taille de guêpe ».
Elle fabrique des petits cocons en terre à l’extérieur, en hauteur sur les crépis, ou à l’intérieur dans les combles ou dans les encadrements de portes et de fenêtres et les volets roulants. Au contact des éléments métalliques, on a la désagréable sensation de vrombissement perpétuel.
La guêpe maçonne (ou potière) n’est pas du tout agressive. De plus, c’est une alliée contre d’autres insectes comme le moustique ou certains arthropodes comme les araignées.
Même si son cocon en terre n’est pas très esthétique sur un crépi de façade, il conviendra de la laisser vivre et se reproduire en paix.
Les rongeurs : maisons neuves
Les rongeurs vivent au contact des hommes. Le premier conseil évidemment, sera d’avoir les services d’un chat qui sera pour commencer un très bon répulsif naturel à rongeurs. Il pourra régler les débuts d’invasions également par la prédation. Enfin, il vous rapportera ses proies de plus en plus nombreuses en cas d’infestation de rats ou de souris. De quoi prendre alors d’autres mesures, plus radicales.
Les rats
Les invasions de rats sont plutôt rares dans les maisons récentes. Néanmoins, s’ils y trouvent suffisamment de caches et de nourriture, ils peuvent aisément y proliférer.
Il arrive qu’ils logent dans les épaisseurs des murs, derrière les plaques de plâtre. Ils font des dégâts aux isolants qu’ils souillent de leur urine et de leurs excréments.
L’appel à un dératiseur pourra dans certains cas vous être salutaire.
Pour éviter que les rats n’arrivent en masse et se reproduisent dans une maison, il faudra veiller à ne pas laisser de nourriture à leur disposition. Les poubelles doivent être vidées et nettoyées régulièrement. Il faudra également être vigilent sur les endroits de stockage qui pourraient leur servir d’endroit où se cacher, à l’abri des prédateurs. Repérez le moindre signe de crotte ou de matériaux rongés. Ce sera le premier indice de leur présence inopportune.
Les souris
Elles font également des dégâts, mais elles se concentrent dans les réserves de nourriture et les garde-manger. Elles affectionnent le sucre et les produits gras et secs.
Souvent, on arrive à s’en débarrasser seul grâce au piégeage. Cependant, quand l’invasion de souris est trop importante, il faudra faire appel à une entreprise de dératisation.
Le signe avant-coureur de la présence massive des souris est le bruit des pas la nuit à l’intérieur des plafonds ou des faux plafonds.
Les loirs et les lérots
C’est un problème que l’on retrouve parfois mais seulement de façon ponctuelle. Vous n’aurez jamais une invasion de loirs ou de lérots. Ces rongeurs rentrent dans les maisons par la toiture en général. Dans les maisons neuves, et de plus en plus, les toitures sont basses. Les maisons de plein pied se revendent mieux et les investisseurs construisent des lotissements qui conviennent très bien à ces rongeurs. Ils grimpent par les crépis rugueux et vont se réfugier dans les combles à l’abri des prédateurs pour se reproduire et élever leurs petits.
Les cafards et blattes : maisons neuves
L’invasion de cafards n’arrive pas d’un coup. Mais quand ces insectes sont installés, il est extrêmement difficile de s’en débarrasser. Inutile de les écraser, les femelles pleines d’œufs les dissémineraient et cela accélèrerait le phénomène.
Il existe des produits anti-insectes dans le commerce, mais le cafard est un animal très résistant. Plusieurs essais de plusieurs produits insecticides s’avéreraient inutiles. La seule solution dans ce cas est de faire appel à une entreprise de désinsectisation. Elle seule a accès à des produits anti-cafard très efficaces. Un produit biocide en particulier est utilisé de manière prioritaire par la profession : le gel Goliath.
C’est un gel attractif et mortel pour toutes les variétés des blattes ou de cafards. Quelques gouttes déposées avec un pistolet spécial suffisent à tuer les premiers cafards. Quand ils meurent, ils sont mangés par les autres individus présents qui s’empoisonnent alors à leur tour. Cette empoisonnement fonctionne jusqu’à 20 cycles successifs, réglant le sort de la colonie entière.
Il faudra que le professionnel revienne plusieurs fois pour laisser les œufs éclore avant de remettre du produit. Le gel ne fonctionne pas sur la ponte de ces insectes, mais seulement sur les adultes.
Pour se prémunir de la présence de ces insectes insupportables, il conviendra de ne pas laisser de nourriture en libre accès. Il faudra vider les poubelles régulièrement. Penser également à ventiler les pièces et à déplacer de temps à autres l’électroménager. Ces insectes aiment le chaud et l’humidité.
Les moustiques : maisons neuves
Voilà un petit insecte qui vient nous gâcher les soirées et les belles nuits d’été : le moustique. Ou plutôt les moustiques car il en existe plusieurs variétés.
Le moustique commun, le moustique tigre et les anophèles représentent des nuisances en termes de piqures mais aussi parfois de risque de transmission de maladies tropicales comme la dengue, le chikungunya ou le virus zika.
Avec le réchauffement climatique et l’imperméabilisation des espaces, le moustique se développe d’année en année. Ils aiment les températures chaudes et la présence d’eau pour s’y reproduire. L’été, un lotissement sera le paradis du moustique. Les trois éléments qu’ils recherchent sont présents : l’eau, la chaleur et le sang humain ou animal.
La première chose à faire, pour éviter qu’ils ne rentrent dans la maison sera d’installer ou de faire installer des moustiquaires. Sans cela, il sera impossible de dormir sereinement pendant plusieurs mois.
Il sera utile de planter ou de semer des plantes répulsives comme le romarin, la mélisse, le géranium ou le pélargonium. Mais avant tout, il conviendra de s’assurer qu’aucune eau stagnante ne soit présente autour de chez vous. Il faut penser régulièrement à vider les coupelles sous les pots de fleurs, à nettoyer les gouttières, à recouvrir les cuves de récupération des eaux de pluie.
Mais la lutte n’est pas qu’individuelle. Le moustique ne connait pas le concept de propriété privée, et a tout le loisir de passer de maison en maison. C’est donc avant tout une lutte collective qui doit être mise en place. Le moustique tigre vit par exemple jusqu’à 150 mètres de son lieu de naissance. Communiquer entre voisins peut donc avoir du bon pour lutter contre ces petites bêtes… en plus que de conserver un lien social très agréable et qui devient de plus en plus rare de nos jours.
Les mouches : maisons neuves
Les mesures sont assez connues. Mettre un rideau à la porte d’entrée pour éviter que les mouches ne rentrent à l’intérieur. Les piéger avec des appâts divers dans des pièges spéciaux ou sur des rubans collants suspendus aux plafonds. Et bien sûr, la célèbre tapette à mouches.
Les punaises : maisons neuves
Ce ne sont pas des nuisibles à proprement parler. Cependant, ces insectes s’invitent dans les combles, sous les toits et les encadrements des fenêtres en fin d’été. Ils s’y cachent pour se mettre à l’abri dès les premières chutes des températures.
Il conviendra de ne pas laisser de trous entre les pierres ou les parpaings, ainsi que de poser des moustiquaires pour éviter qu’elles ne rentrent dans la maison.
Les insectes xylophages : maisons neuves
Les termites, les capricornes, la vrillette du bois, sont les principaux insectes nuisibles pour vos charpentes et toutes les pièces en bois de la maison.
Les maisons neuves sont souvent construites selon certaines règles dans les régions infestées par la termite notamment. On place des barrières anti-termites entre les fondations et la base des murs, pour éviter que ces vilaines bêtes ne viennent consommer le bois.
Pour résumer, nous pouvons dire qu’il n’y a pas grand-chose à faire aujourd’hui pour lutter contre les nuisibles, tant la conception des maisons est standardisée.
La règle de base sera d’isoler au maximum le bâti de ces vilaines bêtes. Observer et réagir rapidement sera primordial. Et surtout, ne pas hésiter à faire appel à des professionnels de la lutte contre les nuisibles en cas d’infestation.